Jeu hitzaren adierak

Ipar Euskal Herrian frantsesaren eragina nabaria da Hego Euskal Herrian espainolarena den bezala. Hoan hemen "Joko"en inguruan frantsesak dioena

nom masculin
(latin jocus, plaisanterie)

  • Activité d'ordre physique ou mental, non imposée, ne visant à aucune fin utilitaire, et à laquelle on s'adonne pour se divertir, en tirer un plaisir : Participer à un jeu.
  • Activité de loisir soumise à des règles conventionnelles, comportant gagnant(s) et perdant(s) et où interviennent, de façon variable, les qualités physiques ou intellectuelles, l'adresse, l'habileté et le hasard : Jeu d'adresse. Jeu télévisé. Jeux d'argent. Jeux de cartes. Tricher au jeu.
  • Ensemble des différents jeux de hasard, en particulier ceux où l'on risque de l'argent : Se ruiner au jeu.
  • Ensemble des règles qui régissent un divertissement organisé : Se conformer au jeu.
  • Lieu où se pratiquent certains jeux ; espace délimité où la partie doit avoir lieu : Balle qui est sortie du jeu.
  • Ensemble des éléments, des instruments nécessaires à la pratique d'un jeu : Les 32 pièces d'un jeu d'échecs. Un jeu de 52 cartes.
  • Ensemble des cartes, des jetons, des lettres, etc., distribués à un joueur : Montrer son jeu. Avoir un mauvais jeu.
  • Action ou manière de jouer, de pratiquer un divertissement organisé, un sport, de conduire une partie, un match : Joueur de tennis au jeu puissant. La ligne d'avants a un jeu rapide.
  • Manière dont un exécutant se sert de son instrument, dont un acteur joue ou interprète un rôle : Le jeu brillant d'un pianiste.
  • Manière d'agir de quelqu'un, d'un groupe en vue d'obtenir un résultat : Le jeu subtil d'un négociateur.
  • Action, attitude de quelqu'un qui n'agit pas sérieusement, qui cède au caprice ou à la fantaisie : Contredire son interlocuteur par jeu.
  • Manière dont quelqu'un use de quelque chose, en particulier de ses moyens physiques, en vue d'obtenir un résultat : Jeu de jambes d'un boxeur.
  • Littéraire. Ensemble des mouvements des choses ou des êtres produisant un effet agréable ou curieux, ou libre exercice de quelque chose : Le jeu des vagues, de la lumière. Les jeux du rêve.
  • Mouvement régulier d'un mécanisme d'un organe : Jeu du piston dans le cylindre.
  • Fonctionnement normal d'un système, d'une organisation, des éléments d'un ensemble : Le jeu de l'offre et de la demande. Par le jeu des circonstances.
  • Intervalle entre deux pièces, deux surfaces : Il y a trop de jeu.
  • Latitude laissée à quelqu'un dans son action : Laisser du jeu dans un emploi du temps.
  • Ensemble d'objets similaires destinés au même usage : Un jeu de clefs.
  • Droit
    Contrat aléatoire par lequel les parties s'engagent réciproquement à un paiement en espèces ou en nature à celle d'entre elles qui obtiendra un résultat dépendant d'un fait à accomplir.
    Toute opération financière dont le résultat est indépendant de l'activité de la personne qui l'accomplit.
  • Mécanique
    Dans un assemblage, intervalle séparant les surfaces de deux pièces en regard (jeu positif). [En horlogerie, on dit aussi ébat.]
    Dans un serrage, mesure de la déformation des pièces par rapport à leur position à l'état libre (jeu négatif).
  • Musique
    Totalité des cordes tendues sur un instrument.
    Sur un clavecin, ensemble des cordes pincées par une série de sautereaux. (Un clavecin moderne comprend six jeux qui permettent d'obtenir des changements contrastés d'intensité et de timbre.)
  • Pêche
    Ligne de fond munie d'un nombre plus ou moins grand d'hameçons. (S'emploie surtout au pluriel.)
  • Sports
    Au tennis, division d'un set. (Pour remporter un jeu, le joueur doit gagner, au minimum, quatre points.)
    À la pelote basque, chacune des divisions d'une partie.
  • Théâtre
    Forme dramatique du Moyen Âge.

 

jouer

verbe transitif indirect  
(latin jocari, badiner, de jocus, jeu)

  • Se divertir en pratiquant un jeu, s'amuser avec un jeu, un jouet : Jouer à la poupée, au train électrique.
  • S'amuser en utilisant tel objet, telle activité comme jeu : Jouer avec des boîtes de conserve.
  • Pratiquer un jeu, un sport : Jouer au tennis, aux échecs.
  • Engager de l'argent dans un jeu de hasard : Jouer aux courses.
  • Spéculer sur les différences de cotation des valeurs boursières : Jouer sur le coton.
  • Manipuler quelque chose distraitement, machinalement : Tout en parlant, elle jouait avec sa bague.
  • Exposer quelque chose à des risques par inconséquence, par imprudence : Jouer avec sa santé.
  • N'accorder à quelqu'un, à ses sentiments aucune importance, se moquer d'eux : Ne jouez pas avec son amitié.
  • Manier un instrument, une arme, ou faire mouvoir une partie du corps plus ou moins vivement ou vigoureusement : Jouer du couteau. Jouer des coudes pour avancer dans la foule.
  • Faire usage d'une qualité ou d'un défaut, miser sur quelque chose pour en tirer un avantage : Jouer de son autorité sur quelqu'un. Jouer sur la lassitude des gens.
  • Se servir d'un instrument de musique ou savoir s'en servir : Jouer de la guitare.
  • Chercher à se faire passer pour quelqu'un que l'on n'est pas : Jouer au grand seigneur.

 

AF

 

(4)JEU n. m. XIe siècle, giu. Issu du latin jocus, « plaisanterie », puis « jeu ».
I. Action de jouer ; ce qui se fait par esprit de gaieté et par amusement. 1. Activité à laquelle on se livre pour s'amuser, se divertir, sans qu'il y ait aucun enjeu. Les jeux de l'enfance. Des compagnons de jeux. Un jeu bruyant, dangereux. Jouer à de petits jeux, à des jeux innocents. Ce n'est qu'un jeu. Il y a une part de jeu dans tout ce qu'il fait. Loc. Jeux d'esprit, qui font appel à l'agilité mentale, tels que les anagrammes, les énigmes, les charades, les devinettes, les bouts-rimés, les mots croisés, etc. ; se dit aussi figurément d'une suite d'idées hasardées, ou de raisonnements qui ne sont fondés sur rien de sérieux. Cette discussion n'est qu'un jeu d'esprit. Jeux de mots, allusions qui sont fondées sur la ressemblance des mots, comme les calembours, les à-peu-près. Jeux de main, où l'on se donne de légères tapes, comme la main chaude ; par ext., coups que l'on échange par plaisanterie. Prov. Jeux de main, jeux de vilain, les jeux où l'on échange des coups sont le fait de gens grossiers et finissent souvent mal. Ce sont jeux de prince qui ne plaisent qu'à ceux qui les font (par référence à la fable de La Fontaine « Le Jardinier et son Seigneur » ), les fantaisies des puissants n'amusent qu'eux-mêmes. Expr. Faire quelque chose par jeu, pour s'amuser, en manière de récréation ou de plaisanterie. Cela passe le jeu, cela dépasse la simple raillerie. Se faire un jeu de quelque chose, y prendre plaisir, ou l'accomplir avec la plus grande facilité. Elle se fait un jeu de le tourmenter. Il va se faire un jeu de débloquer cette serrure. Fig. Le jeu lui plaît, il est prêt à recommencer. Ce n'est qu'un jeu, c'est un jeu d'enfant, cela n'offre aucune difficulté. Ce n'est pas un jeu d'enfant, se dit d'une affaire grave et sérieuse, ou d'un engagement dont on ne peut se dédire. C'est un jeu du hasard, un effet fortuit. Le jeu, les jeux de la fortune, les caprices, les vicissitudes du sort. Par anal. Jeu de la nature, se dit de l'action des éléments produisant des formes et des dessins bizarres, extraordinaires, et, par méton., du résultat de cette action. La nature, dans ses jeux, a autant de fantaisie que l'art. Ce coquillage, cette agate est un jeu de la nature. Poét. Les Jeux, divinités allégoriques qui sont censées présider à la gaieté, à la joie. Les Jeux, les Ris et les Grâces. Les Jeux et les Plaisirs. Les Jeux et les Amours. Titre célèbre : Le Jeu de l'amour et du hasard, de Marivaux (1730). 2. Divertissement soumis à certaines règles et permettant, lorsqu'il est partagé par plusieurs joueurs, de déterminer des gagnants et des perdants. Jeu d'adresse. Jeu de patience, de construction. Jeu éducatif. Jeu électronique. Jeux de société, dominos, jeu de l'oie, etc. Le jeu de billard, de boules. Les jeux de ballon. Jeu de massacre, voir Massacre. Jeux télévisés, jeux radiophoniques. Jeu de rôle, jeu collectif fondé sur la simulation, où chaque participant joue un rôle sous la direction d'un maître de jeu. Spécialt. Jeu de hasard, jeu d'argent. Jeux de cartes. MATH. Théorie des jeux, théorie visant à déterminer la conduite la plus favorable à tenir dans une situation incertaine, en imaginant, sur le modèle d'un jeu, divers déroulements possibles selon les réactions des différents partenaires. Pascal fut un précurseur de la théorie des jeux. Les applications de la théorie des jeux en économie. Par méton. Ensemble de règles définissant la manière dont il convient de jouer. Respecter le jeu. Modifier le jeu. Tricher au jeu. Expr. Jouer le jeu, en respecter les règles et, fig., se conformer aux usages, aux règlements, respecter ses engagements. Ce n'est pas de jeu, cela n'est pas conforme aux règles et, fig., cela est contraire à nos conventions, manque de loyauté. Titre célèbre : La Règle du jeu, film de Jean Renoir (1939). 3. Absolt. et au singulier. Le jeu, se dit des divertissements où l'on hasarde de l'argent dans l'espoir de gagner la partie. Se mettre, s'adonner au jeu. Avoir la passion du jeu, être saisi par la fièvre du jeu. Salle, maison de jeu, établissement public où l'on donne à jouer à toutes sortes de jeux d'argent. Se ruiner au jeu. Avoir des dettes de jeu. Être heureux, malheureux au jeu. Prov. Malheureux au jeu, heureux en amour. Expr. Mettre au jeu, donner, déposer son enjeu. Tout le monde a mis au jeu. L'argent qui est mis sur le jeu, sur jeu, la somme des enjeux. Jouer gros jeu, jouer un jeu d'enfer, hasarder de fortes sommes, de très fortes sommes. Par méton. Au pluriel. En parlant des mises, des enjeux. Faites vos jeux, invitation à mettre l'enjeu sur le tapis. Les jeux sont faits, à la roulette, à la boule, etc., annonce qui marque l'arrêt des mises ; fig. et fam., se dit pour signifier qu'il est trop tard pour agir ou pour revenir sur une décision. Loc. fig. Être en jeu, faire l'objet d'une compétition, d'un pari et, par ext., être en cause, en question. Votre avenir est ici en jeu. 4. SPORTS. Jeu à XIII, sport issu du rugby, où les équipes sont composées de treize joueurs. Arrêts de jeu, dans les sports d'équipe comme le rugby ou le football, interruptions dues notamment à la blessure ou au changement d'un des joueurs, et dont la durée totale doit être ajoutée au temps règlementaire de la partie. Hors-jeu, voir ce mot. Par méton. Lieu où se pratiquent certaines activités sportives ; terrain aménagé et délimité pour une partie, une rencontre sportive. Installer un jeu de croquet. La balle est sortie du jeu. Un jeu de paume, où l'on jouait à la longue, à la courte paume (voir ce mot). HIST. Le serment du Jeu de paume, le serment solennel que prêtèrent, à Versailles, les députés du tiers état, le 20 juin 1789, dans la salle du Jeu de paume où se tenaient leurs réunions, et par lequel ils refusèrent de se séparer avant que la Constitution fût établie. Désigne aussi dans certains jeux de balle, notamment au tennis, chacune des divisions d'une manche ou d'une partie. Gagner le premier jeu. Être à trois jeux partout. Avoir cinq jeux à quatre. Une partie de pelote basque se joue en douze jeux. Jeu blanc, au tennis, jeu où l'adversaire n'a marqué aucun point. Jeu décisif, échange abrégé servant à départager les joueurs qui sont à six jeux partout. Expr. Être à deux de jeu, voir Deux. Au pluriel. ANTIQ. En Grèce, concours publics parfois organisés pour célébrer un évènement, parfois aussi réguliers et solennels, qui comprenaient des épreuves de course, de lutte, de lancer, des combats, etc. Les Jeux olympiques, grandes compétitions sportives qui se tenaient à Olympie, dans le Péloponnèse, tous les quatre ans, et auxquelles les cités grecques envoyaient leurs meilleurs athlètes. Jeux pythiques, isthmiques, lacédémoniens, réunions de même espèce qui étaient organisées dans diverses villes de Grèce. Pendant les Jeux olympiques, il était décrété une trêve entre les cités en conflit armé. À Rome, les Jeux du cirque, les Jeux capitolins, spectacles qui comportaient, outre les concours sportifs, des courses de chars, des combats de gladiateurs ou d'animaux, etc. Les Jeux olympiques modernes, compétition sportive internationale instaurée à partir de 1896 par le Français Pierre de Coubertin en s'inspirant de l'esprit des jeux antiques. Jeux olympiques d'été, d'hiver. Par anal. Jeux floraux, voir Floral. 5. LITTÉRATURE. Nom donné à diverses formes dramatiques du Moyen Âge, d'inspiration sacrée ou profane. Jeu parti, composition lyrique qui consistait en un débat entre deux trouvères. Titres célèbres : Le Jeu d'Adam, premier drame en français (XIIe siècle) ; Le Jeu de Robin et Marion, Le Jeu de la feuillée, œuvres dramatiques d'Adam de la Halle (XIIIe siècle).
II. Ce qui permet de jouer ; ce avec quoi on joue. 1. Ensemble d'objets, d'éléments employés pour des divertissements ou certains exercices de récréation réclamant sagacité, adresse ou chance. Un jeu de dames, d'échecs. Un jeu de quilles. Un jeu de jonchets. Acheter un jeu de cartes. Un jeu entier, qui contient cinquante-deux cartes. Un jeu de piquet, qui ne comporte que trente-deux cartes, depuis l'as jusqu'au sept. Il manque une carte à ce jeu. Spécialt. Le grand jeu, le jeu complet de tarot utilisé en cartomancie. Faire, jouer le grand jeu, prédire l'avenir par les cartes et, fig. et fam., mettre en œuvre tous les moyens dont on dispose. « Le Grand Jeu » fut pris pour titre d'une revue fondée en 1928 par des auteurs proches du mouvement surréaliste. Par ext. Assortiment complet de certaines choses destinées à un même usage. Un jeu de clés. Un jeu d'aiguilles à tricoter. MARINE. Un jeu de voiles. Un jeu d'avirons. -TYPOGR. Un jeu d'épreuves, une série d'épreuves du même ouvrage. - MUS. Jeu d'orgue, suite ou série de tuyaux correspondant à un registre. Jeu de flûtes, de trompettes. Pleins jeux, jeux à plusieurs tuyaux par note, destinés à renforcer le son du plus grave. 2. Ensemble des cartes, jetons, pions, dont dispose chaque joueur, et qui détermine sa position par rapport aux autres. Avoir deux as dans son jeu. Étaler son jeu. Expr. Avoir du jeu, un beau jeu, un bon jeu, avoir beaucoup de bonnes cartes. Ne pas avoir de jeu, n'avoir que des cartes faibles. Abattre son jeu, exposer ses cartes sur la table et, fig., dévoiler brusquement ses projets, ses intentions. Donner beau jeu, donner des cartes favorables et, fig. et fam., donner beau jeu, faire beau jeu à quelqu'un, lui présenter une occasion favorable de faire ce qu'il souhaite. Fig. Avoir beau jeu de, mettre à profit des circonstances favorables, avoir toutes facilités pour faire quelque chose. Faire bonne mine à mauvais jeu, ne pas laisser paraître ou dissimuler adroitement le mécontentement qu'on éprouve, le fâcheux état où l'on est. Bonne mine et mauvais jeu, se dit d'une personne qui, sous une apparence de joie, cache du chagrin et de l'inquiétude.
III. Manière, façon de jouer, d'agir. 1. Façon dont se succèdent les différentes phases, les diverses combinaisons d'un amusement, d'un divertissement soumis à certaines règles. Suivre, interrompre le jeu, le cours du jeu. Ouvrir, fermer le jeu. Calmer le jeu. Mener le jeu, meneur de jeu, voir Mener, Meneur. Expr. Se piquer au jeu, s'obstiner à jouer, malgré la perte et, fig. et fam., s'obstiner à venir à bout de quelque entreprise, malgré les obstacles qu'on y rencontre. Se prendre au jeu, se laisser prendre au jeu, se laisser entraîner par le plaisir du jeu et, fig., prendre au sérieux une action quelconque commencée de façon légère. Tirer son épingle du jeu (fig.), voir Épingle. Loc. adv. D'entrée de jeu, voir Entrée. 2. Manière dont une personne conduit la partie pour tenter de l'emporter sur les autres. Ce joueur a un jeu habile, un jeu d'attaque, de défense. Faire jeu égal avec son partenaire, voir Égal. Expr. Tenir le jeu de quelqu'un, jouer à sa place. Avoir le jeu serré, aux échecs, ne pas déployer assez ses pièces ; aux jeux de cartes, ne pas se hasarder et, fig., agir avec beaucoup de prudence, de réserve, de manière à ne pas donner prise sur soi. C'est son jeu, c'est la manière dont il doit jouer pour gagner ; se dit figurément d'une personne qui fait précisément ce qui convient le plus à ses intérêts, ce qu'elle doit faire pour réussir. C'est son jeu de laisser traîner l'affaire. Jouer bien son jeu, avec habileté et, fig., se comporter adroitement en quelque affaire, savoir bien dissimuler pour arriver à ses fins. Fig. Jouer double jeu, jouer franc jeu, voir Double, Franc. Jouer un jeu dangereux, risquer beaucoup en voulant se montrer habile. Cacher son jeu, dissimuler son habileté en feignant la maladresse ; cacher ses desseins, ses vues, ou les moyens qu'on met en œuvre pour réussir. Il cache bien son jeu. Deviner le jeu de quelqu'un, lire dans le jeu de quelqu'un, comprendre sa manière d'agir, percer ses intentions. J'ai vu clair dans son jeu. Être pris à son propre jeu, être la victime de ses propres intrigues, ou d'intrigues identiques à celles qu'on a menées. Entrer dans le jeu de quelqu'un, jouer ou faire le jeu de quelqu'un, entrer dans ses vues, favoriser ses intérêts, ses entreprises. Il joue leur jeu sans le savoir. Fam. Le jeu n'en vaut pas la chandelle, voir Chandelle. 3. Par ext. Façon de faire, d'agir, en différents domaines. ESCR. Façon de faire des armes. Il a un jeu serré, un jeu brillant. Étudier, comprendre le jeu de l'adversaire. MUS. Façon dont un musicien joue d'un instrument. Le jeu de ce pianiste est pur, délicat. THÉÂTRE. Manière dont un comédien remplit ou interprète ses rôles. Un jeu touchant, pathétique. Son jeu est tout en finesse, en nuances. Jeux de scène, gestes, attitudes des acteurs ; mouvements réglés d'avance par la mise en scène. Jeu de physionomie, effet produit par le mouvement des traits du visage et, par ext., mimique expressive. Loc. fig. et fam. Vieux jeu, se dit de manières anciennes, démodées. C'est le vieux jeu. En apposition. Il est un peu vieux jeu, il a des idées vieux jeu.
IV. Mouvement, action d'un objet. 1. Action d'une pièce mécanique ; action régulière et combinée des diverses parties d'une machine, d'un ensemble. Le jeu d'un piston, d'une pompe. Le jeu de la clé dans la serrure. Le jeu des organes d'un métier à tisser. Par anal. Étudier le jeu des muscles. Jeu de jambes, voir Jambe. Fig. Le jeu des institutions. Le jeu de l'offre et de la demande. Loc. Entrer en jeu, entrer en action ; avoir un rôle, intervenir dans une affaire. De nombreux facteurs entrent en jeu dans cette affaire. Mettre une chose en jeu, la faire agir, l'employer. Il mit en jeu toutes les ressources de son imagination. Mettre quelqu'un en jeu, le mêler, l'impliquer dans une affaire. 2. Par méton. Aisance, facilité du mouvement que doivent avoir certains mécanismes, certains ouvrages. Le balancier de cette horloge n'a pas assez de jeu. Il faut laisser du jeu à ce ressort. Donner du jeu à des pièces, laisser un certain intervalle entre elles pour leur permettre de se mouvoir aisément. Se dit aussi d'un défaut d'ajustage, de serrage. Cet axe a du jeu. Cette porte a pris trop de jeu. Fig. Ce délai, cette décision nous laisse encore du jeu, une certaine liberté d'action. 3. Spécialt. Se dit des mouvements divers et combinés de certaines choses. Des jeux de lumière, d'ombre et de lumière. Jeu d'eau, combinaison des formes que l'on fait prendre aux jets d'eau en variant ou en modifiant les ajutages. 4. Par anal. COMPT. Jeu d'écritures, opération permettant de virer des sommes d'un compte à un autre et de leur donner une affectation nouvelle, sans mouvement de fonds réel.

 

 

 

(2)JOUER v. intr., tr. et pron. XIIe siècle, joer. Issu du latin jocari, « s'amuser ; plaisanter, badiner », puis « jouer ».
I. V. intr. 1. Se livrer à quelque occupation divertissante ; se récréer par quelque amusement. Ces enfants se plaisent à jouer ensemble. Ne sauriez-vous jouer sans vous fâcher ? Il joue avec ses cousins. Jouer à se déguiser, à se cacher. Jouer avec un hochet, avec une balle. Expr. Le chat joue avec la souris, lorsqu'il feint à plusieurs reprises de la laisser échapper, pour la ressaisir aussitôt. Le cheval joue avec son mors, il le mâche. Fig. Jouer avec le feu, voir Feu. Jouer avec sa vie, avec sa santé, n'user d'aucun ménagement pour conserver sa vie, sa santé, les exposer inutilement. Jouer avec la vie, ne pas la regarder comme une chose sérieuse, et agir en conséquence. Jouer avec les mots, sur les mots, les employer de manière à obtenir un effet insolite ou à créer une équivoque. Ne jouons pas sur les mots et parlons sérieusement. Par anal. Des reflets qui jouent sur l'eau, y produisent des reflets changeants, capricieux. Le vent jouait avec les rideaux. Sa main jouait dans sa chevelure. 2. Se divertir, s'occuper à tel ou tel jeu, pratiquer tel ou tel sport. Jouer au cerceau, à la poupée. Jouer à cache-cache, jouer aux billes. Jouer aux échecs, aux cartes, aux dés. Jouer au tennis, au rugby. Jouer avec, contre quelqu'un, l'avoir pour partenaire, pour adversaire. Jouer deux contre deux. Il ne sait pas jouer à ce jeu et, ellipt., Il ne sait pas jouer. Se dit d'un enfant qui imite les adultes par manière de jeu. Jouer à la marchande. Jouer à la guerre. Spécialt. S'adonner aux jeux d'argent et de hasard. Jouer à la boule, à la roulette, au baccara. Jouer aux courses. Absolt. C'est un homme qui joue. Rien ne peut l'empêcher de jouer. Une maison où l'on joue. Prov. Qui a joué jouera, on ne se défait pas de l'habitude, de la passion du jeu. Par ext. Jouer à la Bourse, spéculer sur la variation des valeurs mobilières. Jouer à la hausse, à la baisse. Jouer sur le cours de l'or, sur l'or, sur les matières premières. Expr. Ne jouer que pour l'honneur ou, transt. (vieilli), ne jouer que l'honneur, jouer sans intéresser le jeu, sans parier d'argent. Jouer de bonheur, réussir dans une affaire où l'on avait à craindre d'échouer, avoir la chance pour soi ; on dit dans le sens opposé, Jouer de malheur, de malchance. En parlant de la manière dont on mène un jeu ou, fig., une affaire. Jouer au plus sûr, choisir de deux expédients celui où il y a le moins de risque, dont les inconvénients paraissent moins grands et le succès plus certain. Jouer à coup sûr, en s'étant assuré du succès des moyens qu'on emploie. Jouer serré, avec prudence, en calculant au plus près et, fig., en ne donnant aucune prise à son adversaire. Jouer au plus fin, au plus malin, rivaliser d'adresse, de finesse pour venir à bout de ses desseins. Jouer sur le velours, être d'avance assuré du succès. Jouer sur deux tableaux, sur les deux tableaux, prendre des assurances de part et d'autre. Jouer sur les deux tableaux est la plus sûre manière de perdre. Jouer à quitte ou double ou jouer quitte ou double, Jouer à qui perd gagne, Jouer au chat et à la souris, voir Double, Gagner, Chat. 3. Jouer de, se servir de, user de, en vue d'une certaine fin. Jouer de la serpe, de la faucille. Jouer du couteau, du révolver, en faire usage contre quelqu'un. Jouer des coudes, voir Coude. Jouer des pieds, des mains, se démener pour se dégager. Fam. Jouer de la fourchette, manger avec avidité. Jouer des jambes ou, pop., des flûtes, s'enfuir en courant. Jouer de la prunelle, de l'œil, jeter des œillades, lancer des regards d'intelligence. Fig. Exploiter une situation, un sentiment, etc., pour en tirer quelque profit ; tirer parti de. Il sait jouer de son infirmité. Jouer de son charme, de son ascendant. Jouer des incertitudes de l'opinion. Vous êtes trop scrupuleux, et il en joue. Spécialt. Se servir, selon les règles de l'art, d'un instrument de musique. Jouer du piano, de la harpe. Il joue de toutes sortes d'instruments. Absolt. Ce violoniste joue sur un Stradivarius. Jouer juste, jouer faux. Expr. fig. et fam. Jouer sur la corde sensible, faire jouer la corde sensible, voir Corde. 4. Se mouvoir, agir, entrer en action, surtout en parlant des mécanismes. Ce ressort joue en sens inverse de l'autre. Étudier la manière dont les pièces d'une machine jouent entre elles. Faire jouer le chien d'un fusil. Cette clef ne joue pas bien dans la serrure. Les muscles qui jouent sous la peau. En parlant des cascades, des jets d'eau qu'on lâche pour les faire couler ou jaillir. On fit jouer les grandes eaux. Les eaux jouèrent tout le jour. Vieilli. En parlant d'une mine que l'on fait sauter, d'une pièce d'artillerie, d'un artifice que l'on fait partir, en y mettant le feu. Fig. Dans ce cas-là, la convention, le traité peut jouer, peut produire son effet, être mis en œuvre. Faire jouer ses influences, ses relations, employer le pouvoir, les relations dont on peut disposer. Spécialt. Prendre ou avoir du jeu, ne plus être ajusté ; se déformer, sous l'effet d'une dilatation ou d'un resserrement. Le bois de la porte a joué. Ce châssis a joué, il ne ferme plus. Par anal. MARINE. La brise a joué, elle a changé de direction rapidement. Un vaisseau qui joue sur son ancre, que le vent agite bien qu'il soit à l'ancre.
II. V. tr. 1. Se livrer à un jeu ou à un sport, avec une ou plusieurs personnes. Jouer une partie de bridge. Jouer une manche, un match, une finale. Jouer la revanche, la belle. Par méton. Jouer les prolongations, les arrêts de jeu, aux jeux de ballon, continuer de jouer après le temps règlementaire, pour compenser diverses interruptions survenues au cours du jeu. Pron. passif. Le bridge se joue à quatre. Le rugby se joue à quinze ou à treize. 2. Utiliser au cours d'un jeu, employer dans les combinaisons du jeu. Jouer une carte, un as. Jouer la couleur demandée. Jouer cœur, carreau, produire une carte de cette couleur. Aux dames, aux échecs. Jouer un pion, une pièce, les déplacer d'une case à l'autre. Jouer un coup gagnant. Au tennis. Jouer une balle coupée. Absolt. Tirer au sort à qui jouera le premier. À vous de jouer. Souffler n'est pas jouer, voir Souffler. Expr. Jouer le jeu, jouer en respectant les règles du jeu et, fig., se conformer aux usages, aux conventions, se montrer loyal. Jouer double jeu, jouer franc jeu, voir Double, Franc. Jouer tel ou tel jeu, savoir bien le jouer, avoir le goût et l'habitude d'y jouer. Ellipt. Bien joué ! Mal joué ! le coup est réussi, est manqué. Fig. Jouer le jeu de quelqu'un, voir Jeu. C'est joué d'avance, l'issue est certaine. Tout n'est pas joué, le succès ou l'échec est encore possible. Jouer ses cartes, toutes ses cartes, jouer sa dernière carte, jouer carte sur table, voir Carte. Jouer la carte de la prudence, de la conciliation, adopter cette ligne de conduite, tabler sur elle. Pron. passif. Une partie serrée s'est jouée entre les équipes ou, fig., entre les négociateurs. Tout s'est joué entre ces deux responsables. 3. Miser, hasarder au jeu. Jouer de fortes sommes. Jouer un petit jeu. Dès qu'il a quelque chose, il va le jouer. Jouer mille francs sur un cheval. Par méton. et fam. Miser, parier sur. Jouer le rouge, le noir, jouer pair, impair. Jouer un cheval. Fig. Il n'a pas joué le bon cheval, il s'est trompé dans son appréciation, ses prévisions. Expr. Jouer gros jeu, jouer un jeu d'enfer, voir Jeu. Jouer son va-tout, jouer le tout pour le tout et, fam., jouer sa chemise, risquer tout, tenter sa dernière chance. Fig. Exposer, mettre en péril. Jouer sa réputation, sa vie. Dans cette affaire, il joue sa carrière, son avenir. Pron. passif. Les sommes qui se jouent dans les casinos. Fig. Son sort se joue dans cette affaire, sera décidé, fixé. 4. Exécuter un air, interpréter un morceau de musique sur un instrument, avec des instruments. Jouer une sonate au piano. L'orchestre joua une ouverture. Écoutez l'air que l'on joue. Jouer sa partie, exécuter sa partition dans une œuvre d'ensemble et, fig., sa tâche propre dans une entreprise collective. Par méton. Un orgue de Barbarie jouait une complainte. Par ext. La radio jouait une valse. Représenter une pièce de théâtre, ou tenir un rôle. Jouer une tragédie, une comédie. On joue « Phèdre » à tel théâtre et, par ext., on joue un nouveau film à tel cinéma. Quel personnage joue-t-il ? Cet acteur a joué le rôle d'Oreste, a joué Oreste. Jouer les amoureux, les ingénues, les pères nobles, tenir habituellement cet emploi. Jouer les utilités, tenir un rôle de peu d'importance. Absolt. Ce comédien, ce musicien joue fort bien. C'est la première fois qu'il joue, qu'il se produit devant le public. Cet acteur a cessé de jouer. Jouer dans un film. Pron. passif. La pièce se joue à guichets fermés, toute la salle ou toutes les places sont louées d'avance. Par méton. Jouer la douleur, la surprise, le remords, simuler ces sentiments. Un étonnement, un désespoir bien joué, mal joué. Expr. Jouer la comédie, exercer la profession de comédien (on dit plutôt aujourd'hui Faire du théâtre) et, fig., feindre des sentiments qu'on n'a pas, adopter tel ou tel comportement pour tromper. Vous le croyez affligé, il joue la comédie. Fig. Jouer un personnage, vouloir se faire passer pour autre que ce que l'on est. Jouer l'homme d'importance, jouer les naïfs. Jouer l'étonné, l'innocent. Jouer les malades. Jouer les durs (pop.). Jouer la fille de l'air (fam.), s'évader, disparaître. Jouer tel ou tel rôle, figurer dans quelque affaire en telle ou telle qualité, ordinairement pour faire ou faciliter quelque tromperie. Dans ce prétendu marché, il a joué le rôle de vendeur. Il vit bien qu'il jouait le rôle de dupe. On dit dans le même sens : Il a joué un mauvais personnage, ou : On lui a fait jouer un sot personnage. Loc. fig. Jouer un rôle, son rôle, prendre part à une affaire, avoir part à un évènement. L'armée joua un rôle dans cette révolution. Il a joué un rôle, un grand rôle dans la négociation. Le Parlement aura son rôle à jouer. Par ext. Le rôle que joue la mémoire dans les opérations de l'entendement. Cette découverte a joué un rôle capital dans l'histoire de l'humanité. 5. Jouer des tours, exécuter des exercices d'acrobatie, de jonglerie, de cartes, de passe-passe, etc. Fig. Jouer un tour à quelqu'un, l'abuser, ou agir de manière à le tourner en dérision. Jouer un mauvais tour, un bon tour. Il m'a joué un tour de sa façon. Cela vous jouera un mauvais tour, vous nuira, vous sera préjudiciable. Sa naïveté lui jouera, lui a joué de mauvais tours. Expr. Le tour est joué, la ruse a réussi ; se dit par extension de ce qui est accompli, mené à bien habilement et rapidement. 6. Jouer quelqu'un, le railler, le tourner en ridicule sur la scène. C'est Untel qu'on a joué dans cette pièce, sous un nom emprunté. Se dit plus généralement pour Tromper, abuser quelqu'un. Il le joue depuis des mois, en lui faisant espérer cet emploi. Nous avons été joués. Expr. empruntée au jeu de paume. Jouer quelqu'un par-dessus ou par-dessous la jambe, voir Jambe.
III. V. pron. 1. Se divertir, s'ébattre. Des oiseaux qui se jouent dans le feuillage. Poét. Un ruisseau qui semble se jouer dans la prairie. Un rayon de soleil qui se joue dans les arbres. En parlant de personnes, ne s'emploie plus qu'au figuré. Faire quelque chose en se jouant, comme en s'amusant, sans application ni peine. Cette tâche aurait paru délicate à tout autre, il l'a faite en se jouant. 2. Se jouer de quelque chose, surmonter sans peine et comme par jeu ce qui, pour d'autres, semble malaisé, dangereux, etc. Il se joue de toutes les difficultés, de tous les obstacles. Se dit aussi d'une personne qui regarde quelque chose comme négligeable, qui n'en fait point de cas. Se jouer des lois, des règlements. C'est un homme sans foi qui se joue de ses engagements. Fig. La nature semble quelquefois se jouer de la science. La fortune se joue des hommes, de la vie des hommes, dispose des hommes selon son caprice. 3. Se jouer de quelqu'un, se moquer de lui, le railler adroitement, ou le tromper dans ses projets en lui donnant de belles paroles. Ne voyez-vous pas qu'on se joue de vous ? Il m'a longtemps fait des promesses, donné des espérances, mais il se jouait de moi. Vieilli. Ne vous jouez pas à cela, ne vous y jouez pas, ne soyez pas assez inconscient, assez téméraire pour faire cela, vous vous en repentiriez.

(3)JOUET n. m. XIIIe siècle. Dérivé de jouer.
1. Objet manufacturé qui sert à amuser les enfants, avec lequel ils jouent. Offrir un jouet. Jouet en bois, en peluche. Le hochet est un des premiers jouets de l'enfant. Magasin de jouets. Par ext. Ce bâton, ce caillou lui sert de jouet. Le jouet d'un chat, d'un jeune chien. Fig. et iron. En parlant de ce qui sert d'amusement aux riches, aux puissants. Cette ferme est son nouveau jouet. 2. Fig. Personne dont on se joue, on se moque, ou qui est abandonnée à une volonté, à une force extérieure. Servir de jouet à quelqu'un. Être le jouet de la fortune, du sort, des évènements. Il fut le jouet d'une illusion, d'une chimère. Être le jouet de ses passions, de sa vanité, se laisser mener, entraîner par elles. En parlant d'une chose (litt.). Un vaisseau qui est le jouet des vents, des flots, des éléments.